(Bon! Si j'ai bien compris, il s'agit simplement de poster un test RP?)
Une pièce assez grande; de grands rideaux de velours vert, un bureau d'ébène vernis, sur lequel sont posés une pile bien rangée de papiers importants, et un porte-plume en bronze. De grandes étagères parcourue d'ouvrages reliés de cuir, un vieux phonographe couvert d'un mince filet de poussière. Le parquet roux est recouvert d'un tapis épais, rouge et doré.
Le décor est maintenant posé; un jeune homme entre en scène. Il est plutôt grand, plutôt frêle. De minces mèches noires encadrent son visage fin et délicat; seuls ses yeux verts illuminent sa pâle figure. Il est beau. Il est touchant. On aime sa douceur au premier regard. Aucune animosité dans son regard.
Il hésite un peu au milieu de la pièce, puis va s'asseoir calmement dans le fauteuil au pied des grandes étagères. Le temps passe...
La porte s'ouvre. Le jeune garçon sent la tension monter, monter; son cœur bat un peu plus vite. Tout va se jouer maintenant. Il crispe ses doigts sur les accoudoirs du fauteuil. Une main passe par l'entrebâillement de la porte et éteint la lumière. Il crispe la mâchoire. Il n'aime pas le noir; il ne l'a jamais aimé.
La porte s'ouvre et se referme. Le garçon ne voit rien. Il savait que cela se passerait ainsi; cela se déroulait toujours ainsi. Il attend sans rien dire. Le coup ne part pas. Les secondes sont longues, trop longues à son goût. Enfin, une voix s'élève du néant.
" Nous sommes cinq dans la pièce. Si tu fais un seul geste, tu es mort."
Un temps d'hésitation, puis il se décide.
" Ai-je l'air de vouloir bouger?"
Sa voix ne tremble pas encore, mais on sent déjà une profonde émotion dans le ton qu'il a pris.
"Bien, Gamin. Alors voilà le topo. Ils ne te laisseront partir que si tu leur dis tout. Si tu ne veux pas, tu sortiras de cette pièce, non pas sur tes jambes, mais dans un sac poubelle, et tu finiras là où tu mérites de finir: au milieu des déchets."
" Qui vous dit que je dois finir là? "
" Ne rigole pas avec moi, Gamin. "
" Et je ne suis pas un gamin. "
L’autre s’impatiente.
" Oh si, tu es un gosse. Tu n'as rien compris, tu ne comprends rien, et visiblement, tu ne comprendras jamais rien. Soit tu parles, soit tu meurs."
On entend un cliquetis dans la pénombre. Le jeune homme frémis. Il faut qu'il garde son calme, absolument, sinon tout est perdu. Mais il a peur. Il sent le viseur braqué sur son visage. Il sent l'acier de la balles traverser sa peau, sa chair.
" Et de quoi dois-je parler? "
" Tu le sais très bien," dit l'autre fermement.
Le garçon déglutit. Sa respiration se fait plus forte et plus saccadée. L'autre rigole.
" Tu mourras de peur avant qu'on t'aie tiré dessus, gamin. C'est pas tout le monde qui a ta chance. Les balles, c'est très douloureux, tu sais? "
Des pouffements de rire de part et d'autre de la pièce. Le jeune homme sent son cœur paniquer.
" Merde. Taisez-vous!... Vous croyez que vos balles me font peur?! "
Une voix surgit de derrière lui.
" Il parlera pas, Jacques. On perd notre temps. Et le temps est précieux. Tuons-le, Jacques…"
Celui qui vient de parler passe son flingue dans le cou du jeune homme. Il retient sa respiration. Il doit être terriblement pâle.
" Oh... Mais merde, quoi!... Je lui ai rien demandé moi!! Je lui ai pas demandé de faire çà! Si Rodsky a été tué, çà s'est fait sans moi! Et puis… Et puis vous l'avez déjà vengé! Pourquoi vous acharner sur moi?! "
Jacques rit doucement.
"Ah! tu as trouvé le bon argument pour lui délier la langue, Benjamin. Il a dit plus de trois mots ! Continue un peu, pour voir. Il finira bien par raconter l’histoire qu’on veut entendre. "
Benjamin obéit à Jacques et passe le silencieux sur la joue du jeune homme. Il l'arrête juste sous son oeil. Le garçon entrouvre la bouche pour parler, mais aucun son ne sort. Sa respiration est de plus en plus saccadée.
"Alors? Dis nous où se cachent tes copains."
"Et après? Si je vous le dis, vous me tuerez!"
Il est terrifié, maintenant. Il s'était promis de leur tenir tête, mais ils ont en effet une manière de faire très persuasive. Le jeune homme ne veut pas mourir. Il n'a que 21 ans. Il a toute la vie devant lui.
" On passé un marché, l'autre soir, tu te rappelles? " dit Jacques.
Long silence.
" Oui. Mais vous ne le tiendrez jamais! "
" On a le sens de l'honneur. Pas comme toi gamin, parce que maintenant, tu vas parler. "
" Vous êtes horrible! " Sa voix tremble, maintenant.
" Non : pragmatique. Toi par contre, tu es trop émotif. Tu as peur, tu es triste, soudain tu reprends courage, tu bombes le torse de fierté pour sombrer à nouveau. Tu es fou. Tu ne sers à rien. Tu n'es qu'un enfant encombrant, inutile. Et pourtant, tu veux vivre."
Silence. Le jeune homme ne répond pas. Il est mort de peur. Il est sûr qu'il sera tué dans quelques secondes.
" Je trouvais que c'était pas une bonne idée de te laisser la vie sauve..." poursuit Jacques.
Aucune réaction. Le garçon serre les poing si fort qu'il sent le sang couler dans ses paumes. Benjamin appuie son pistolet dans sa nuque maintenant. Il lui passe la main dans les cheveux, doucement. Il s’amuse.
" Ils ont décidé de t'envoyer aux Etats-Unis. On n'entendra plus parler de toi. Maintenant, dépêches toi. Je commence à perdre patience. "
Et le garçon se rend. Il parle. Et ils meurent tous. Et soudain, le voilà aux Etats-Unis. Ils ont tenu parole. L'épidémie éclate deux mois après son arrivée et se repend sur tout le continent. Plus de moyen de rentrer en France: tout est foutu. C'est un pur gâchis...
Voiiilà, j'ai fait ce que j'ai pu =)
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Sujet: John Finley W. Strokes 
Ven 28 Nov - 20:07
